jeudi 7 février 2013

Le coup de gueule du jour (parce que des fois, ça fait du bien)

L'autre jour, ma mère m'a téléphoné. Elle m'a appris que l'usine fermait. Elle et ses collègues vont être licenciés, comme ça, sans aucune proposition de reclassement, de formation... Je ne savais pas quoi lui dire. Et puis le soir venu, j'ai pleuré. Dans les bras de mon chéri. Pas parce qu'elle perdait son travail. Parce qu'à la télé, on parlait de nos députés, nos chers députés, qui à l'assemblée, quand on a la chance de les voir présent, jouent au sudoku, au scrabble, twittent, se racontent des blaguent, dorment... Et ça m'a écoeuré. Ça m'a écoeuré parce qu'ils gagnent vachement bien leur vie. Que le salaire qu'ils touchent, au regard de ce qu'ils font, ils ne le méritent pas. Et que ça, c'est afficher clairement un manque de respect envers le peuple qui trime et qu'ils représentent. J'ai vu mes parents bousiller leur santé pour cette usine de merde, j'ai laver le dos de ma mère et ses cheveux lorsqu'elle s'est faite opérée de sa première hernie discale. J'étais adolescente. Je n'oublierais jamais le trou suintant qu'elle avait en bas du dos et que je soignais tout les jours de sa convalescence. Je n'oublierais pas non plus sa peur et ses pleurs quand, il y a quelques mois, son hernie est revenue. Qu'elle avait mal. Terriblement mal. Qu'elle ne savait pas si ce serait opérable. Et alors que ça commence seulement à aller mieux, elle perd son travail. Elle a 52 ans, une fille de 12 ans à élever, les traites d'une maison à payer. Et pendant que nos chers députés s'amusent gaiement à leur travail surpayé, et qu'ils rentrent tranquillement à leur superbe appartement haussmannien, des centaines, des milliers de gens se retrouvent comme ça, sans job, sans rien, et surtout, sans l'envie d'en rire. Et ce qui me surprend le plus dans tout ça, c'est que rien ne se passe. Qu'attend t'on? De crever de faim et de ne plus pouvoir acheter de pain? D'entendre dire qu'on à qu'à manger des croissants? La Bastille est tombée, ok. Mais n'avons nous rien d'autre à faire tomber? Ne lutterons nous donc pas contre ces patrons pourris et voyous? Ne lutterons nous pas pour nos amis, nos familles, nos enfants? Et pendant ce temps là, le gouvernement recrute des flics, des matons. Il se prépare...
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2 commentaires:

  1. Jsuis tout à fait d'accord avec toi...Le monde tourne de plus en plus à l'envers! Et pendant ce temps, des milliers (millions?) de gens bougent leurs fessent pour/contre le mariage gay mais personne ne bougent pour manifester contre cette paupérisation qui touche de plus en plus la classe "moyenne" (sauf les ouvriers concernés qui bougent mais bon, ça ne suffit pas). Je pense qu'on se dit que quoiqu'on fasse, on n'est pas écouté? Je ne sais pas...

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    1. Je ne sais pas non plus... J'imagine que les gens qui ont encore quelque chose à perdre ferment les yeux et serrent les fesses en espérant que cela ne tombera pas sur eux. Les autres sont trop abattus, ne savent peut-être pas encore comment se rassembler... Et dire que des révolutions ont trouvé leur souffle grâce à fb ou twitter...

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